Dimanche à nouveau le beau temps mais avec de la tramontane, j’enfourche mon fidèle destrier bleu (Yamaha 1200 Super T) et armé de mon fauchon (mon appareil photo), je m’élance sur la trace des Cathares.
Châteaux LastoursVerrou du Cabardès depuis le haut Moyen-Age, le site de Lastours constitue un ensemble exceptionnel avec ses quatre châteaux édifiés à 300 mètres d’altitude, au sommet d’un éperon rocheux. Cabaret, Surdespine, Quertinheux et Tour Régine dominent le cours de l’Orbiel et le torrent du Grézilhou, profondément encaissés dans la vallée.
Les plus anciens vestiges connus remontent à l’Âge du Bronze Moyen vers 1 500 ans avant notre ère : une grotte a livré la sépulture d’une fillette « la princesse au collier » : son corps était recouvert d’objets parmi lesquels se trouvaient des perles d’ambre et des bijoux évoquant l’art mycénien ou égyptien.
Les châteaux de Cabaret, Surdespine et Quertinheux existaient avant la Croisade contre les Albigeois, mais sous une forme différente de leur aspect actuel. À l’époque du catharisme florissant, le seigneur Pierre Roger de Cabaret apparaît très lié aux adeptes de la nouvelle religion et subit dès 1209 les assauts des croisés.
Entre 1223 et 1229, l’activité cathare est intense à Cabaret et les châteaux seront assiégés, en vain, une deuxième fois en 1227. Il faudra attendre 1229 pour assister à la reddition définitive de ces places-fortes et voir les derniers Parfaits réfugiés sur le site s’enfuir pour rejoindre le Pays de Sault.
Après la croisade, le roi de France récupère les biens des seigneurs, rase le village et les châteaux. Il les fait reconstruire sur la crête, y adjoignant une quatrième tour : Tour Régine.
A la fin du XVIème siècle, pendant les guerres de Religion, Cabaret constitue une plate-forme importante pour les protestants qui l’aménagent pour les armes à feu. Ils en sont délogés en 1591 par les troupes du maréchal de Joyeuse
Château de TermesLe château de Termes s'élève au sommet d'un escarpement rocheux dans un site grandiose avec vue imprenable sur les Hautes Corbières. Il appartenait à l'une des plus grandes seigneuries médiévales du bas Languedoc, la famille de Termes jusqu'en 1228 et contrôle une seigneurie d'une soixantaine de villages ou hameaux. Raymond de Termes est un sympathisant cathare et son frère Benoît de Termes fut désigné comme évêque cathare. En 1210, le siège de Termes par Simon de Montfort dure 4 mois, d'août à novembre, et se heurte à une opposition sans faille, les résistants reconstruisant au fur et à mesure les murs détruits. Le château succomba par manque d'eau ou plutôt par empoisonnement de l'eau (dysenterie). Raymond de Termes fut pris et mourut en prison. Ses deux fils, Olivier et Bernard furent élevés à la cour d'Aragon. Le château fut confié à un proche de Montfort, Alain de Roucy. Le château fut ensuite cédé au roi de France en 1228. Olivier de Termes reprit la lutte en 1240 avec Trencavel mais dut se soumettre et partit d'Aigues Mortes en 1248 avec Saint-Louis en terre sainte. Il participera en 1255 à la chute de Quéribus. Devenu possession royale en 1260 le château composé de deux enceintes accueillit une garnison. Perché à 700 mètres d’altitude, la forteresse à conservé la trace des magasins et habitations de cette garnison. C'était un des "cinq fils de Carcassonne", il fut détruit en 1653.
Château d’ArquesA une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Carcassonne, le village d’Arques occupe un fond de vallée arrosé par le ruisseau du Réalsès et entouré par de nombreuses forêts. Le château s’élève au sommet d’un petit mamelon isolé, à quelques centaines de mètres à l’ouest du bourg.
Mentionnée pour la première fois en 1011, la localité voit la famille d’Arques dépossédée de cette seigneurie au XIIème siècle, au profit de la puissante Maison de Termes.
Pendant la croisade contre les Albigeois, Béranger d’Arques, descendant de la famille spoliée, figure parmi les proches de Guillaume de Peyrepertuse.
En 1217, Simon de Montfort, chef des croisés, aurait pris et incendié le château et le village d’Arques. Il aurait ensuite offert en 1231 à son lieutenant Pierre de Voisins les terres d’Arques. En 1265, le nouveau seigneur d’Arques fit un passage remarqué sur ses domaines, en condamnant une femme de 60 ans, accusée de sorcellerie, à être brûlée vive dans le village.
A la fin du XIIIème siècle, son fils, Gilles de Voisins, rebâtit le village qualifié de « bastide » et commença la construction du château actuel. Son propre fils, Gilles II, acheva son édification vers 1316.
Au XVIème siècle, Arques passa à la famille de Joyeuse, mais en tant que lieu de résidence, le château fut supplanté par celui de Couiza.
Puis, en 1575, les protestants assiègent le château et échouent devant le donjon.
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Château de MontségurDans la première moitié du XIIIe siècle, la forteresse subit pas moins de quatre sièges dont un seul sera couronné de succès :
• Guy de Montfort, frère de Simon IV de Montfort fait une première tentative en 1212,
• Simon IV de Montfort dirige la deuxième en 1213,
• En juillet 1241, Raymond VII de Toulouse sur l'ordre de Louis IX débute un siège qu'il lève sans même donner un assaut,
• Le dernier est l'œuvre de Hugues des Arcis, sénéchal de Carcassonne.
Ce dernier fut déclenché par le massacre de quelques inquisiteurs en 1242 à Avignonet par une soixantaine d'hommes issus de la garnison de Montségur. Le sénéchal de Carcassonne et l'archevêque de Narbonne (Pierre Amiel) furent chargés d'assiéger la forteresse, sur l'ordre de Blanche de Castille et de Louis IX. En mai 1243, les croisés, au nombre d'environ 6 000 hommes, entourent Montségur.
L'équilibre des forces perdure jusqu'à Noël 1243 où une poignée d'« alpinistes » parvient, suite à une escalade audacieuse effectuée de nuit, à se rendre maître de la tour de guet. À partir de ce moment, un trébuchet est acheminé et monté, qui bombarde sans relâche la position des assiégés comme en témoignent les nombreux boulets de pierre taillée retrouvés sur le site. Environ un mois plus tard, peut-être suite à une trahison locale, la barbacane tombe aux mains des assaillants.
Un dernier assaut lancé en février sera repoussé mais laissera les assiégés très affaiblis
Le 1er mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix se voit contraint de négocier la reddition de la place forte. Les termes en sont les suivants :
• la vie des soldats et des laïcs sera épargnée,
• les parfaits qui renient leur foi seront sauvés,
• une trêve de 15 jours est accordée pour les cathares qui veulent se préparer et recevoir les derniers sacrements.
Le 16 mars, la forteresse s'ouvre à nouveau. Tous les cathares qui refusèrent de renier leur foi périrent sur le bûcher qui fut dressé pour un peu plus de 200 suppliciés dont la femme, la fille et la belle-mère de Raymond de Péreille : après avoir distribué tout ce qu'ils possédaient à ceux qui les avaient défendus durant dix mois, les parfaits de Montségur furent enfermés dans un enclos préparé au pied de la montagne puis les croisés mirent le feu aux fagots qui y étaient entassés. En tout, deux cent vingt hommes et femmes périrent dans le brasier. Parmi eux se sacrifièrent des soldats de la garnison qui n'avaient pas voulu les abandonner.
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Château de PuilaurensA la limite départementale de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, Puilaurens demeura longtemps le château-fort le plus méridional du royaume de France. Situé à près de 700 mètres d’altitude, ce château domine le village de Lapradelle, au milieu d’une forêt de sapins.
En 985, apparaît la première mention du château de Puilaurens, qui appartenait alors à l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa. Au XIème siècle, il devait relever de la suzeraineté du comte de Besalù, puis de celle du vicomte de Narbonne.
Le premier châtelain connu de Puilaurens, Pierre Catala, est témoin de la soumission de Guillaume de Peyrepertuse à Simon de Montfort. Douze ans plus tard, c’est Guillaume de Peyrepertuse qui commande la place. Puilaurens est ensuite tenu par Roger Catala, qui, comme son prédécesseur, y abrita de nombreux cathares. En 1241, le diacre cathare du Fenouillèdes, Pierre Paraire, séjourne dans le lieu et vers 1245-1246 plusieurs parfaits et parfaites y sont hébergés.
On ne connaît pas le moment exact où le château passa sous le contrôle royal mais l'annexion semble consommée vers 1250 : en 1255, Saint-Louis donne l’ordre au sénéchal de Carcassonne de fortifier le château. Défendant la frontière face à l'Aragon, il est occupé en 1259 par la plus importante garnison de toute la frontière, sous les ordres d’Odon de Montreuil.
Jusqu’au Traité des Pyrénées (1659), le château subit à maintes reprises des incursions espagnoles. Mal défendu et peu entretenu dès la fin du XVIIème siècle, il est définitivement abandonné à la Révolution.
Château de Peyrepertuse et les gorges de GalamusLe site de Peyrepertuse a été occupé à l'époque romaine, dès les débuts du Ier siècle avant J.-C.
La première mention du château date de 1070, à une époque où le Pérapertusès était dans la mouvance des comtes catalans de Besalù. Passé ensuite dans le domaine des comtes de Barcelone (1111), le château devient un fief de la vicomté de Narbonne. Au cours de la croisade contre les Albigeois, Guillaume de Peyrepertuse, ne voulant pas faire sa soumission, est excommunié en 1224. Après l'échec du siège de Carcassonne, Guillaume se soumet et le château devient possession française en novembre 1240. Deux années plus tard, Saint Louis ordonne la réalisation de l'escalier qui porte son nom aujourd'hui. Dans les années 1250-1251, le donjon Sant-Jordi est en cours de construction, on réaménage aussi le Donjon Vieux et l'église Sainte-Marie qui existait antérieurement.
Avec le traité de Corbeil (1258), Peyrepertuse devient l'une des forteresses royales françaises avancées sur la frontière du royaume d'Aragon. Et, en 1285, le château sert de résidence forcée à des notables de Perpignan, lors de la guerre de Philippe le Hardi contre les Catalans. En 1355, il est remis en état de défense, et en 1367-1368, Charles V, roi de France, autorise Henri de Transtamare, prétendant au trône de Castille, à se réfugier dans le château après la défaite de Navaretle. L'année 1542 voit Peyrepertuse sur pied de guerre. Jean de Graves, seigneur de Sérignan, s'empare du château au nom de la Réforme, il est pris et exécuté avec quatre complices. Déclassé comme place frontière par le traité des Pyrénées (1659), il perd son intérêt stratégique. Peyrepertuse est alors occupé par une faible garnison de "mortes-payes" commandée par un officier subalterne, tout en conservant un gouverneur nominal.
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